Association Dire-Lire du Village 04320 Sausses

Sous l'impulsion de l'association Dire-Lire, de nombreux Saussois et Saussoises ont participé à 2 passionnantes visites organisées. Visitées le même jour, la minoterie et la brasserie nous ont transportés dans deux mondes. Deux installations entièrement automatisées mais l'une mécanique à partir d'une turbine à eau et l'autre informatisée. L'une datant du début du XXe siècle et l'autre du XXIe puisque la brasserie vient d'être entièrement modernisée en 2016
Journée à la Brasserie Cordoeil de Thorame-Basse

De grandes cuves en inox reliées par des tuyaux où circulent l'orge et le liquide qui donnera la bière, un ordinateur central à écran tactile qui contrôle toutes les phases de la fabrication, dans un ancien hangar transformé en salle aseptisée, carrelée de blanc, où l'on pénètre en chaussons de plastique bleu. Voilà pour le décor. Mais quel processus permet d'obtenir la bière ? Mr Pougnet nous l'a patiemment expliqué tout en suivant le parcours de la boisson en formation qu'ils préparent en famille, avec l'orge et le houblon qu'ils cultivent eux-même. Par chance, c'était un jour où l'on brassait.Tout commence dans le tonneau où les grains d'orge doivent germer pour que l'amidon se transforme en sucre. Avant que le germe n'apparaisse, c'est prêt et les grains sont alors chauffés avec de l'air à 80°(plus ou moins caramélisés pour les bières ambrées et brunes). Ensuite une vis sans fin dans un tuyau dirige ces grains vers la 1°cuve où ils baignent dans l'eau, formant un jus sucré que nous avons goûté. Température, couleur et temps contrôlés à chaque étape, ce jus est acheminé vers la cuve suivante où il est filtré puis reçoit les fleurs de houblon qui donnent l'amertume. Encore un trajet vers une autre cuve où l'on ajoute la levure de bière pour lancer la fermentation. Quelques jours à 20°.. et c'est le dernier transfert vers l'embouteilleuse, installation imposante où se déroule une opération complexe pour éviter que la bière ne s'échappe en mousse ! A l'entrée du magasin, quelques capsules ont sauté pour permettre une dégustation fort appréciée. Blanche, blonde, ambrée, bombasse ou anarchiste, ces variétés ont été soigneusement mises au point à la brasserie Cordoeil et sont régulièrement contrôlées dans leur laboratoire de biochimie.

Visite Brasserie de Cordeil et Minoterie de la Mure

Après avoir quitté la brasserie, nous avons longé le joli cours d'eau de l'Issole affluent du Verdon. Ses eaux tantôt calmes, tantôt tumultueuses serpentent au fond d'une vallée encaissée et sauvage . C'est cette rivière qui a alimenté de 1902 à 1970 à la Mure Argens, une minoterie qui utilisait une nouvelle technologie celle de la turbine. Depuis 2016, ce bâtiment industriel aux installations intactes a été reconverti en musée. On a coutume de dire qu'on ne peut être à la fois « au four et au moulin ». Pendant cette visite, j'ai compris pourquoi le meunier n'avait pas le temps de faire le pain! Dans sa minoterie il y reste 24h/24, il est l'homme-orchestre, le maître de la farine. Les quatre étages de son domaine, il les connaît par cœur, il les descend et les monte sans cesse : il a des machines à chaque étage, beaucoup de machines. Elles sont en bois massif complétées par des pièces de métal, elles sont imposantes, bien ouvragées. Implantées solidement, elles se dressent comme fières de ce qu'elles font. Car il y a à faire croyez moi. Il faut réceptionner le blé, le nettoyer, trier, humidifier, broyer et pas qu'une fois, mélanger, tamiser, mettre en sac ... et j'en oublie. Les machines c'est le bras armé du meunier, ses petits robots dociles qu'il répare en cas de panne ou de bourrage. Lui, il vérifie, règle et décide de tout jusqu'au moindre détail : du mélange des grains qui déterminera la qualité de sa farine au taux d'humidité optimal, sans compter l'indispensable : le maintien constant du débit de l'eau de l'Issole qui parvient à la turbine. Entre toutes ces contraintes, il arrive à dormir quelques heures mais pas aussi longtemps que le laisse croire la chanson :

«Meunier tu dors / Ton moulin, ton moulin va trop vite

Meunier tu dors / Ton moulin, ton moulin va trop fort » Nul besoin de radio pour tenir compagnie à ce solitaire, ses machines-instruments lui organisent un concert permanent de sons variés: tintements, grincements, ronronnements, cognements... Il n'a pas besoin de mettre le nez dehors, son royaume lui suffit.

NB : Pour les passionnés de farines, voici quelques termes savoureux utilisés dans les minoteries :moulin à repasse, courroie à godets, broyeurs à cylindres, mouture, plansichter.

Eliane et Claude Michel

Détails de la journée - à communiquer prochainement

Soleil, cumulus sans menace et ciel bleu, la sortie de "Dire-Lire" a bénéficié de conditions agréables. Après quelques pas sur le sentier de la petite Cayolle, marmottes et belles montagnes, nous avons pique-niqué face à ces magnifiques paysages. Ensuite nous sommes descendus, côté nord du col, jusqu'au hameau de Bayasse, pour y visiter la boulangerie au feu de bois qui parfume tout le village. On y fait du pain avec de la farine bio des moulins Pilchard de Malijal, pétrie et levée avec du levain préparé sur place.

C'était jour de cuisson du pain et nous avons pu assister à l'enfournement des pâtons bien levés et au défournement des miches chaudes et odorantes. En attendant que le pain cuise, nous avons fait quelques pas autour de Bayasse pour admirer la profusion de fleurs et de plantes qui recouvraient tous les talus de la diversité de leurs couleurs.

Nous avons repris la route approvisionnée de pain pour plusieurs jours - pain qu'on peut aussi retrouver à Puget-Théniers à la maison des "Montagnes paysannes", pendant les mois où le col de la Cayolle est ouvert.

Pour celles et ceux qui sont allés voir la boulangerie Blottie au pied du mont Pelat (3061 m) et du mont Cimet (3020 m) sur la rive droite du torrent du "Bachelard", ce pain évoquera chaque fois qu'ils pourront s'en procurer, nos belles montagnes.

Visite des Ateliers de céramiques de Moustiers Ste Marie et du musée de la préhistoire de Quinson le lendemain.

Rendez-vous et Départ à 8h30 au parking du Pont -